Quand on est cave, on l'est jusqu'à fin. Triste histoire
Directeur général du musée Gilles-Villeneuve de Berthierville, Alain Bellehumeur s'est cru à "Surprise, sur prises", le samedi 12 juin. Deux inspecteurs de la loi sur le tabac l'ont informé que l'établissement était passible d'une amende de 2,000$ parce qu'il exposait des photos présentant Gilles Villeneuve portant une combinaison de course arborant notamment une étiquette des cigarettes Malboro.
Ces photos et d'autres objets étaient présentés au public dans un local de la rue Crescent, en collaboration avec l'association des marchands de cette artère montréalaise, dans le cadre des festivités entourant le Grand Prix de Montréal. Il a bien essayé d'argumenter, sans succès. Les deux hommes lui ont dit qu'ils avaient pris des photos et que le dossier suivrait son cours.
Estomaqué
«En aucun temps, on ne fait la promotion de la cigarette. C'est l'histoire. Doit-on trafiquer l'histoire, refaire les photos d'autrefois. C'est comme si on ne voulait plus que René Lévesque ait fumé», insiste-t-il.
«Il ne faut pas pousser à l'extrême. Trop, c'est comme pas assez», continue-t-il; rappelant ne pas être un fumeur même s'il a côtoyé des voitures de course toute sa vie.
Les objets qui ont suscité l'attention des inspecteurs sont exposés sans problème au musée berthelais depuis des années. «Quand on prend ces pièces-là et on les amène à Montréal, ça devient illégal. C'est le même musée qui fait la même action», souligne M. Bellehumeur.
De plus, il met en lumière qu'aucun reproche n'a été fait durant les deux premiers jours de l'exposition. Ce n'est que la dernière journée, vers 17 heures, que tout s'est déclenché.
«Un organisme sans but lucratif qui ne reçoit aucune aide financière du gouvernement et on se fait accueillir comme ça alors qu'on essaie de faire notre mission: perpétuer le souvenir de Gilles au fil des ans», lance-t-il. Il maintient que des centaines de personnes à qui il a parlé ont été estomaquées de cette histoire.
Lors de l'exposition, les gens pouvaient se faire photographier devant une F-1. M. Bellehumeur s'est assuré que le véhicule utilisé ne comportait pas de logo d'une compagnie de cigarettes. Cela, en conformité avec l'appel téléphonique que lui a fait une dame du gouvernement, le mardi 8 juin, l'avisant que c'était illégal d'agir autrement.
MARLBORO=FERRARI=GILLES
SALUT GILLES