Pourquoi donc? Ils ont une bonne réputation comme journal.
Oui effectivement, The Guardian est certainement mieux que bien d’autres sources d’information. Mais bon, de nos jours, qu’est-ce que constitue une « information » ? Quand tu fais partie d’un conglomérat médiatique de plusieurs milliards de dollars et que ta rentabilité dépend de ta faculté à attirer des cliques sur des feeds comme Facebook ou Twitter, on peut raisonnablement se demander où est la rigueur journalistique, qui devrait normalement être un travail fastidieux. Je ne suis pas sûr que l’ambition d’être « le premier sur la nouvelle » se marie bien au travail qu’imposerait normalement une rigueur journalistique.
Je lisais dernièrement dans la chronique de Richard Hétu de la Presse (pas ben ben mieux moi-même, je cite un chroniqueur… de la Presse en plus :P), qu’il relayait un passage du New York Times (pourtant un journal respecté) sur l’attentat de Québec :
«Mais l’attentat a également forcé les Canadiens à faire face à une intolérance et un extrémisme grandissants qui ont pris racine particulièrement parmi certaines personnes dans ce coin francophone du pays.»Ah bon… Alors pour l’homme avisé de New York, pour ce chirurgien, cet avocat, cet ingénieur, cet homme normalement éduqué quoi : le Québec -en fait non la région francophone du Canada- serait le repaire d’un nombre grandissant d’extrémistes… Intéressant que des journalistes débiles de New York viennent faire la morale à nos ventres en lançant une telle affirmation. Il se base sur quoi ce journaliste pour avancer ça? Où sont ses sources?
Les journaux, c’est correcte d’en lire. Mais on peut de moins en moins prendre au sérieux ce qu’ils disent. À vouloir tout savoir sur tout, trop rapidement, on vient à devenir très pauvre sur tous les sujets. À force de contempler tout ce qu'il y a en ce monde, sans prendre réellement le temps d'apprécier les choses, on tombe dans les stéréotypes, on manque d'authenticité, on vient à bâtir une image erronée de la réalité, basée sur des clichés et des images qui confortent notre ignorance.